Il est surprenant de voir comme certains écrits perdurent, et j’ai l’honneur de voir mon travail me survivre de la plus belle des manières. Amoureux des arts, c’est avec joie que je laisse aujourd’hui ma plume aux historiens de l’art qui me succèdent et parviennent à faire perdurer ma vision de ce médium si simple d’apparence et pourtant si complexe qu’est la peinture. Au-delà de la mort, mon attachement à l’art persiste, et de voir les chefs-d’oeuvre de deux des plus grands musées du monde se reproduire sur des bijoux de complexité horlogère ne peut faire que mon bonheur. Mais ici, tout réside dans le détail. Mes analyses en ont peut-être perturbé plus d’un. Souvent, je me suis éloigné du tableau pour mieux y replonger, j’ai avancé à travers les coups de pinceaux de façon sinueuse, m’accrochant à mon passage à chaque détail. Le détail, c’est bien ici que vie l’oeuvre. C’est là que vivent les symboliques, que se dévoilent les secrets d’une toile, de son récit, de son peintre aussi parfois, qui se cache au milieu des visages, manie habillement le pinceau pour faire deviner sans dire, nous dévoile la magie de son talent. La beauté de Watch Museum est cette nécessité d’aller à la rencontre de la toile, de ne pas se contenter du chef-d’oeuvre qu’on observe de loin au musée, campé derrière des barrières de sécurité, ou alors sur les pages glacées d’un livre usé. Choisir son détail, c’est choisir qui l’on est, se trouver dans un tableau, aller au-delà de l’oeuvre, la faire sienne. Et jusqu’alors il ne semblait pas possible de posséder ce détail, de s’approprier l’art, et quelle plus belle façon que d’apposer un fragment de l’Histoire de l’Art que de ne le faire sur une montre à l’esthétique digne des plus grands peintres. Une rencontre impossible en mon temps, devant laquelle je m’émerveillerais aujourd’hui, incapable de ne créer qu’une seule montre. Alors vous qui avez la chance de voir ce rêve se réaliser, perdez-vous dans ces chefs-d’oeuvres et trouvez-vous. En art il ne suffit pas regarder la surface, il faut plonger dans la toile, car c’est souvent dans les profondeurs que se dévoilent les plus précieuses des merveilles. Erwin Panofsky